(suite)
Je découvre un endroit sans cachet particulier, de toute
manière il ne pouvait pas en être autrement puisque je ne m’attendais
absolument pas à ça !
Trois pièces, pour une surface totale d’environ 100 mètres carrés
au maximum. Une fois le rideau noir écarté, c’est la piste de danse bondée qui
se présente tout d’abord. Une foule immense gigote sur une musique plutôt
rythmée uniquement faite de remix techno-pop-dance (enfin, quelque chose du
genre, je ne suis pas spécialiste en la matière).
Il fait chaud, très chaud, et une tenue la plus légère
possible est donc conseillée pour supporter une longue nuit de présence dans
cet endroit ! (ouverture de 23h00 à 05h00).
Je n’aime pas me déhancher sur une piste de danse, ou je
devrais dire plutôt que je répugne ce corps dans lequel je me traîne, complexée
et pudique d’une manière trop excessive, même devant un parterre
d’inconnus ! Je me dirige donc inévitablement vers un coin plus propice à
l’observation : le bar, en retrait de quelques deux mètres de la piste, mais
à peine moins peuplé.
De cet endroit plus ou moins stratégique, j’aperçois deux
nouvelles pièces, un second bar un demi-étage plus haut, auquel on accède par 5
ou 6 marches.
Et puis, beaucoup moins visible en terme d’accès (pour moi,
mais sûrement pas par les habitués !) et plus calme aussi, une pièce
parfaitement carrée peinte dans un ton rose-rouge, comprenant 4 canapés appuyés
sur chacune des parois et une table basse au centre. Je songe que je ne saurais comment me comporter dans une
telle pièce en étant seule, sûre d’être un élément perturbateur pour les petits
groupes ou couples qui s’y trouvent et s’échangent des messages dans l’oreille
ou des baisers dans le cou.
La première demi-heure est un véritable calvaire pour moi tant
de questions et de réflexions m’assaillent en même temps : « mais qu’est-ce
que tu fais là ? », « tu t’es complètement planté ma vieille ! »
… J’ai cette impression douloureuse d’être un intrus, de ne pas avoir ma place,
les regards qui se posent sur moi, même s’ils sont finalement peu nombreux m’indisposent,
même celui du mec qui s’installe à côté de moi et qui me mâte pendant au moins
une heure, sans m’adresser la parole !
A plusieurs reprises, je me suis posée la question de savoir
si j’allais rester ou non, ou alors qu’est-ce que j’allais bien faire d’autre. Je
n’étais pas du tout pressée de me coucher et je savais que j’avais encore au
moins une heure de route avant de m’allonger, fermer les yeux et essayer de
dormir.
(.../...)