(suite)

Il est environ 5 heures du matin, j’ai les mains posées sur mon volant, la radio allumée propose une émission en rediffusion. Je suis juste encore assez éveillée pour tendre l’oreille et garder trace dans ma mémoire de quelques formules qui viennent percuter de plein fouet mon esprit tourmenté :

Selon Guy Corneau, psychanalyste québecois (« victime des autres, bourreau de soi-même »), tout être humain essaie, pour répondre naturellement à ses peurs, à chercher la reconnaissance dans le regard des autres en se créant une stratégie de survie.

On construit donc un comportement inconscient (comme la timidité, la gentillesse, faire pitié, être dominateur, être complexé, etc…) pour répondre à la partie de ce que les autres attendent (peut-être) de nous, mais en tous les cas surtout pour gagner le regard de l’autre, l’amour de l’autre et se permettre ainsi d’acheter la paix !

Alors, je pourrais résumer l’ensemble de mes jubilations par deux phrases choc… ?

Ainsi, je devrais comprendre, … mais quoi ?

Et qu’est-ce que je peux comprendre au juste ?

Que tout être humain, pour survivre dans ce monde un peu fou, fonctionne sous le mode inconscient, sans code d’accès, sans mode d’emploi, sans marche à suivre, en pilotage automatique !

Moi, je ne souhaite pas me reprogrammer, me dérobotiser complètement, je veux juste comprendre pourquoi je m’agite, pourquoi je fais quelques pas en avant puis d'autres en retrait, sans cesse, pourquoi mon chemin est si tortueux...

Pourquoi quelques heures plutôt j’ai décidé de rester dans cet endroit où les corps se rapprochaient de plus en plus, sans pudeur, où la chasse de certains faisait effet auprès d’autres attendant d’être repérés, où tout transpirait non pas l’amour ou la tendresse, mais plutôt le sexe. Jusqu’aux toilettes des filles constamment occupées ce qui ne manquait pas de faire sourire les différentes utilisatrices, qui se rabattaient finalement sur les toilettes des garçons…

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