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Le temps se déroule autrement à présent

Depuis la période de la rentrée, les choses ont changé : tant de nouvelles histoires dans ma vie. Une renaissance plutôt qu’une transformation. Tout est bouleversé, le temps que je consacre aux autres et à moi-même, la façon que j’ai de me percevoir, de m’accepter, ma relation à l’amour, à l’amitié, ma gestion du temps, celle de mes émotions, de mes colères (quasi inexistantes à présent, et si souvent foudroyantes auparavant !), mon langage, mon approche de la vérité, du plaisir, de la tolérance, de l’acceptation des valeurs des autres, … une nouvelle tête dans un corps en décrépitude extérieure et en rénovation complète intérieure.

Le temps ne m’est plus compté désormais, à tel point que la montre est devenue un gadget inutile. Quand je veux consacrer du temps à une rencontre ou pour une promenade avec le chien, à une activité de travail ou de loisir, je ne pense qu’au présent, sans chronomètre pour m’empêcher de profiter d’un quelconque plaisir, sans aiguille pour me ramener trop vite à des obligations futiles.

Et il a raison notre toubib, tu sais, j’y ai beaucoup réfléchi : « Les cimetières sont remplis de gens qui se croyaient indispensables… ». Oui, si le mot indispensable est appliqué à de faux-altruistes de tout-poils, à des politiens démagogues, à tous ces membres de vingtaine de conseils d’administration, à toutes ces têtes pensantes qui font la morale à-tout-va, mais qui ne sont jamais à la maison pour savoir ce qu’il s’y passe réellement. Est-on vraiment indispensable au point de s’oublier soi-même ? Est-on respectueux de la vie des autres si on ne respecte pas la sienne ? L’horloge peut devenir un objet démoniaque, l’agenda un supplice, et les rendez-vous les plus importants de véritables tortionnaires, à mon goût.

Maintenant, je sais que je peux mourir demain, alors je ne veux pas avoir de regrets de ce que je vis au présent.

Aujourd’hui est le plus beau jour de ma vie.

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