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"La folie est de toujours se comporter de la même manière
et de s'attendre à un résultat différent."
Albert Einstein
Comment le dire pour que cela devienne enfin un peu plus clair ?
Comment le vivre pour que cela ressemble à quelque chose de supportable ?
Bon, revenons quelques jours plus tôt.
Je me suis mise à compulser des livres, des revues, des documents qu’on a mis à ma disposition.Jamais encore cette période de « gestation », de « réflexion » n’a été aussi longue, jamais encore le repli sur moi-même n’a pris une telle ampleur. Cela n’a jamais été aussi long et aussi intense.
Ce qui se passe me trouble énormément, mais cela me semble, cette fois-ci, un passage indispensable, que je ne peux pas éviter, refouler, oublier.
De mes lectures et mes confidences à une amie, je commence à mettre des mots sur ce que je ressens, il ne s’agit pas encore réellement de la découverte de pistes concrètes, mais j’ai tout de même l’impression de mettre, même très lentement, un pas devant l’autre.
Oui, j’ai des coups de gueule (comme dans mon dernier post), oui, et je crois que l’on en a tous besoin une fois ou l’autre, mais il m’arrive également de vivre des instants de calme et de méditation. Bien sûr, rien de comparable avec une quelconque « zen-attitude », mais tout de même j’arrive à avoir le sentiment qu’il s’agit de quelque chose de plus ou moins gérable (selon les situations évidemment, solitude ou foule, boulot ou repos, etc.).
Mettre des mots sur ce que je vis a été peut-être la première phase, les mettre, non pas seulement dans ma tête, mais aussi en face à face, confidences que l’on égrène pas facilement et avec n’importe qui ! J’ai commencé par écrire, parce qu’il m’était difficile de soutenir le regard de l’autre, parce que je ne voulais pas non plus montrer toutes les émotions qui m’envahissaient lors de ces confidences.
Et puis, on m’a tendu une perche que je n’ai pas refusée. Parler et être écoutée, en toute confiance, sans jugement, par quelqu’un de neutre, capable de recul et d’empathie, voilà qui allait me libérer d’une solitude de pensée un peu trop pesante.
Je sais que 10% de la population est concernée. Je sais qu’il faut un courage énorme pour oser vivre les choses au jour le jour. Je sais qu’il faut se connaître, s’accepter, et oser ne penser qu’à soi, à son bien-être, à mener sa vie à sa façon. Je sais tout ça, je le sais depuis longtemps. C’est la théorie, et à côté de cela, il y a des milliers de vies différentes, des parcours uniques, des prises de conscience lentes à remonter à la surface, des choix de vie qu’on ne peut pas chambouler sans drame, sans deuil, sans catastrophe, sans perte et sans pleur.
Je sais pourquoi je me suis mariée et les raisons pour lesquelles j’ai des enfants. Je sais ce qui m’a attirée en lui et les raisons pour lesquelles je l’aime.
Mais je sais aussi que tout ce que j’ai rejeté pendant mon adolescence, toutes ces questions brûlantes remontent à la surface maintenant, 20 ans plus tard. Oser le mot : homosexualité ?
Tant de rêves et de fantasmes sans cesse renouvellés et sans cesse rejetés aussi vite.
Les deux choix sont pourtant extrêmement douloureux. Le premier me mettrait face à un deuil de tout ce que j’ai construit jusqu’à présent, ce choix ferait de la peine, beaucoup de peine, à mes enfants et à mon mari, qui ne comprendraient pas, qui ne s’en relèveraient peut-être pas non plus.
Le deuxième fait évidemment beaucoup moins de dégâts, mais me laisserait pour le restant de ma vie définitivement frustrée.
Et puis, la quarantaine arrivant, le temps n’arrange rien.
Il y a tant de questions qui se bousculent, tant de doutes sur ce qu’on a vécu (bien ou mal, du reste), tant de regrets peut-être ou d’espoirs inavoués aussi.
Il y a également le physique qui s’étiole, la maladie qui me grignote petit à petit. Ma vie terrestre risque de ne pas être aussi longue que la moyenne.