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"La folie est de toujours se comporter de la même manière
et de s'attendre à un résultat différent."
Albert Einstein
Il y a des événements qui sont sans aucun doute marquants dans le cheminement de chaque être, mais qui sont gravés quelque part sans pour autant avoir été révélés par des mots.
Mon tout premier souvenir remonte au jour de mes 5 ans. Tout ce qui s’est passé auparavant et que je connais ne se s’est construit dans ma tête que par ce que mes parents ou des connaissances m’ont un jour rapporter les faits.
Je me souviens de la disposition de ma chambre, du
couvre-lit crocheté de couleur brune, des quelques livres de ma bibliothèque,
dont celui sur la naissance des bébés, magnifiquement illustré de dessins
crayonnés. Je visualise encore très bien les premières pièces d’une collection
de poupées en habits traditionnels rapportées de différentes balades ou
vacances. Poupées qu’on m’offrait et que je ne touchais jamais, laissées à l’abandon
dans leurs boîtes cylindriques d’origine.
Je me souviens de ma coupe de cheveux toujours très courte, la seule que j'acceptais qu'on me fasse ! Plus je ressemblait à un garçon et mieux je me portais, mais plus eux-mêmes me détestaient.
Je ne mettais jamais le haut des caleçons de bain 2 pièces, à quoi bon !
Au matin de mon cinquième anniversaire, ma maman m’avait offert mon cadeau que je suis allée ouvrir, seule, dans ma chambre. Posée sur mon lit, la boîte délivrait petit à petit son contenu. Je venais de recevoir une « dînette » en plastique rouge, avec un filet blanc vers le bord haut. Je ne me souviens en rien de mon sentiment face à ce cadeau, je le revois simplement là, posé sur mon lit. Je ne me souviens pas l’avoir utilisé non plus.
Mais à 5 ans je savais déjà que les choses de filles me rebutaient… je n’aimais pas les robes, j’avais les cheveux très courts.
Je ne sais pas trop où vont m’emmener mes articles sur ce thème mais je sens qu’il est temps de faire germer les graines de mon enfance qui n’ont pour lors pris racine nulle part, en les ressortant de leur boîte de Pandore, afin d’en extraire l’essence qui va continuer à mieux me comprendre.
Je voulais grandir, j’attendais de devenir toujours un peu
plus autonome pour leur prouver que la chose féminine était ma dernière
préoccupation. J’étais un petit garçon, avec un prénom de fille.
je vouais à tous les jeux d'équipes et particulièrement au foot beaucoup mieux que mon frère. Il avait la chance de pouvoir faire partie de l'équipe villageoise, même s'il en était un bien médiocre joueur parmi les plus petits. A cette époque, on n'intéressait pas les filles à rejoindre des équipes junioirs mixtes, ni même à faire une partie d'une équipe exclusivemement fémine, c'était compétement hors propos : les filles jouent avec leur Barbie tandis que les garçon reçoivent une éducation extrémemante sectaire de séparation des sexes, un point c'est tout.
Grandir c'est aussi se détacher de l'image
idéalisée que l'on a de ses parents. Mais EUX aussi doivent effectuer ce
détachement pour justement permettre à leur enfant de s'épanouir (sinon il
étouffe...).
Lorsqu’est venu le temps de ma première
communion, j’ai refusé de porter le voile destiné aux filles, je ne comprenais
pas pourquoi il fallait à ce point démarquer filles et garçons alors qu’on
portait tous la même aube. C’était une torture qu’on m’imposait… C’était une
rébellion dans ma tête, un malaise naissant, c’est certain !