Les rêves ne meurent jamais

"Les rêves ne meurent jamais.
Parfois on croit les avoir perdus
mais ils ne sont qu'endomis,
comme un vieil ours qui hiberne.
Et si l'ours est resté longtemps dans sa tannière,
il en ressort affamé et dangereux."

J'ai la sensation d'être scotchée à un yoyo,
que ma vie s'amuse à mettre en mouvement sans cesse.

Un balancement incessant entre petits bonheurs et grand désespoir.

Un aller-retour continuel entre une réalité finalement assez heureuse
et des rêves de projets de vie irréalistes complètement déstabilisants et hors normes.

Je n'ai pas le temps de m'accrocher à un instant de bonheur
que déjà s'enchaînent des pensées controversées,
des images troublées, des besoins insensés.

J'en ai la nausée, j'en perds mon équilibre,
je n'y retrouve plus mes repères, j'en suis déboussolée.

Un mot reçu l'autre jour m'a touché et fait grandement réfléchir :
"Si ce n'est pas indiscret, qu'est-ce qu'il se passe qui te rende si euh ... résignée ?"

J'ai pris conscience ainsi, mais ce n'est pas la première fois,
que mes propos sont toujours suffisamment peu explicites
pour laisser les gens qui cherchent à m'écouter ou à me comprendre
dans le trouble le plus complet avec le sentiment d'un fouillis indescriptible...

Résignée, moi ? ...

La réaction immédiate s'est présentée à moi comme une négation évidente :
"mais non, je ne suis pas résignée, j'ai envie de me battre, oui
je suis une battante, allez, ... je saurai et je sais me resaisir !"

Et puis, à nouveau tiraillée à plusieurs reprises par cette petite phrase,
l'image du yoyo est apparue si subtilement, si distinctement...

Oui, je suis à nouveau dans une période de vie qui manque d'assurance,
je marche au milieu de sables mouvants, sans carte et sans boussole,
je me mets en danger, ... je suis en danger, ...
au bord d'un gouffre qui n'attend que de pouvoir m'aspirer,
au bord de la dépression ou plutôt peut-être, même avec un pied dedans !

Oui, j'en suis consciente, mais je ne veux pas vraiment me l'avouer,
Les courants m'emportent, et je ne mets pas toutes mes forces dans la bataille
pour me sauver du nauffrage.

Ce qui est le plus surprenant dans tout ceci, c'est qu'en me relisant, j'ai l'impression
de décrire les pensées d'une personne qui m'est extérieure, comme si je m'autorisais
une prise de recul du genre "Et bien moi je ne suis pas comme ça, ah ça non !".

Il est fou l'esprit humain ! insondable, incroyable, indomptable !
Chez moi, en ce moment, il doit être branché sur la fonction
"autodestruction à petit feu".

"Aimer, écrire sont les seuls remparts que j'aie trouvé
contre l'omniprésence de la mort et de la dépression"
(Marie Darrieussecq)

Ecrit par Et-si-je, à 10:08 dans la rubrique "Et-si-je parlais de moi".

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