Le ciel sur la terre
Il est si rare que nous nous trouvions ensemble derrière le petit écran,
qu'en règle générale, nous ne sommes même pas au courant du programme de la soirée.
C'est donc par un tour de zapping fou que l'on finit, au feeling et au hasard, par choisir un programme qui nous conviennent à tous les deux.
Ce soir, un téléfilm français, de 2006, intitulé "Le ciel sur la tête", racontant l'histoire d'un jeune homme de 30 ans qui ose enfin se dévoiler et faire son coming-out face à ses parents.
Une histoire qui dévoile donc comment les parents, la famille, les amis, accusent le choc, non sans difficultés de compréhension, d'éclatement du couple, de non-dits, de faux-pas, etc.
Et en plein milieu du téléfilm, sans me regarder, mais en continuer à laisser sa main se balader sur mon dos, il me lance soudain : "Et toi, tu te sens homosexuelle ?"
Prise au dépourvu, ma première réponse à été : "Mais pourquoi me poses-tu cette question ?"
Et dans l'enchaînement, sans attendre la réponse, j'ai encore ajouté : "Je ne sais pas, ... en fait, je n'ai pas essayé !"
Cette question m'a surprise, vu l'état de questionnement intense dans lequel je me trouve en ce moment, mais pour lequel je ne lui ai donné aucun signe d'avertissement.
Cette question m'a permis ensuite, sous la couette, de prolonger avec des questions sous forme de suppositions plus précises :
- "Et comment réagirais-tu si un jour cela arriverait réellement ?"
- "Aimerais-tu le savoir ou plutôt que je te le cache ?"
- "Est-ce que cet acte provoquerait en toi le besoin d'en arriver au "donnant-donnant" (tu as essayé un truc, à mon tour maintenant) ?"
- "Et si de ton côté tu avais une aventure, oserais-tu me le dire ?"
Ses questions, qui touchent à notre besoin d'amour, mais davantage quelques fois à nos craintes face à l'amour, qui touchent à notre besoin de savoir si la fidelité est l'unique chemin vers le bonheur, ou si notre propre identité sexuelle a le droit de ne plus être ignorée, enfouie, repousser à tout jamais.
Ces questions, j'ai la chance de pouvoir les partager avec lui, avec sincérité et confiance...
Un sacré bout de chemin déjà !