Débordée
Submergée, noyée, occupée, overbookée, dépassée...
Epuisée, écrasée, cabossée, fatiguée, ratatinée, éreintée, à plat...
Je me sens un peu tout ça à la fois...
Ce n'est pas une maladie, aucune contagion à offrir en partage.
Ce n'est pas un défaut, pas moyen d'y changer quoi que ce soit en ce moment.
Ce n'est pas mortel, plus que quelques semaines et les vacances pointeront le bout de leur nez.
Mais un cap difficile à passer, même si je n'ai pas vraiment le droit de m'en plaindre.
Boulot, boulot, boulot... trop de boulot.
Plus le temps de me plonger dans d'obscures pensées,
Plus le temps de lézarder, de se prélasser, de passer du temps avec soi-même et avec les autres.
Je déborde de travail, je dors, je mange, je pense boulot.
Tout est minuté, calculé, plus ou moins organisé.
Je perds 3 fois par semaine mes clefs, mon téléphone mobile et mon porte-monnaie,
en espérant à chaque fois que je retomberai dessus par hasard...
Je pars au travail, en pensant à ce que je vais faire.
Je rentre du travail, en pensant à ce que je vais préparer comme travail pour le lendemain.
Je dors, en me rappelant tout ce que j'ai oublié d'organiser, de préparer pour le travail.
Comme une mère et femme, je me démène tant bien que mal avec les tâches ménagères, les repas préparés à la hâte.
Comme sociétaire, j'organise, rédige, téléphone, me déplace.
Comme femme, je m'oublie... pas la tête à ça ! Mon corps est dans un état désastreux.
Comme être humain, je me sens seule, pas assez de contacts, pas assez d'échanges, peu de mouvements physiques, peu de plaisir à se laisser vivre simplement.
Et puis, je viens ici seulement pour déposer mon fardeau...
Je me rends compte que je n'utilise cet endroit que dans les moments difficiles,
comme un puits profond dans lequel on jèterait pour l'éternité les secrets les plus durs à porter.
Dans tout ce fatras, il y a cependant de vrais instants d'extase, mais si peu proportionnellement aux contraintes actuelles.
Je sais que la vie est belle... je le sais simplement.