Colère d'hier, retour gagnant ?
Se tenir la tête pour ne pas qu'elle explose ...
ou pour retenir tous ses besoins exacerbés de crier sa colère !
Quelques larmes ont tout de même perlé au coin de mes yeux,
comme la déception de n'avoir pas réussi à quitter le bateau l'esprit libre,
comme l'amère impression qu'il n'y aura jamais la place pour un barroult d'honneur,
comme l'incroyable sentiment de n'avoir pas fait partie du bon clan, en n'ayant toujours été que moi-même, vraie, franche, mais un brin en marge pour être acceptée parmi les moutons dociles !
Depuis un mois, ma colère, ma rage, mon mépris, je les ai emprisonnés,
je ne leur ai pas permis d'agir, de se montrer, de se dévoiler !
Frustrée mais pas vengeresse, décidée à vivre à tout prix sans faire de concessions qui m'obligeraient à m'abaisser, à me dévaloriser, et plus simplement à me détester.
Tout a commencé pourtant par un blanc total, flou, un truc gluant dont on a l'impression qu'on ne s'extirpera jamais vraiment. Lugubre le blanc, beaucoup plus surprenant que le noir. C'est le vide sans sortie de secours... effrayant.
Et puis, mon esprit s'est mis à vagabonder, ce qui est en soit un bon signe, si on se met à imaginer des projets, quels qu'ils soient, aussi saugrenus que de changer complètement de domaine (du genre bûcheron, au grand air, pour parler aux arbres et être tellement fatigué physiquement le soir en rentrant que ton âme n'attend que le repos bienfaisant).
C'est le point de départ vers de nouvelles portes qui s'ouvrent, petit à petit, et les instants où il faut savoir être opportuniste sans être trop gourmand !
Mon avenir se dessine, pas de la manière dont je l'imaginais, mais il me permettra de rester les pieds sur terre, dans le domaine professionnel que j'affectionne et que je ne quitterais, finalement, pour rien au monde. Dans des conditions et avec des collègues différents. Dans des structures où je peux participer au développement des idées, des concepts, où mon avis compte enfin un peu !
Je me relève, tout doucement.... et sans colère, avec en tête une maxime asiatique :
"Il se sert à rien de te venger ! Assied-toi au bord du fleuve, attend patiemment, et bientôt, tu verras passer le corps de ton ennemi !"