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"La folie est de toujours se comporter de la même manière
et de s'attendre à un résultat différent."
Albert Einstein
G.,
Il y a des mois que je me tâte pour savoir si je vais t’écrire ou non. D’innombrables fois aussi où j’abandonne, des jours et des jours, oh oui, où, suivant l’humeur qui a ses hauts et ses bas, quelques bouts de phrases inondent mon esprit et me font flâner tout au long de ma journée de travail en pensant à toi, et puis, d’autres jours, les mêmes mots n’ont plus le même sens, la même profondeur, et tout est remis en question, même jusqu’au temps que je suis pourtant à même de t’accorder par un simple téléphone ou message SMS. Ce n’est pas de la mélancolie, il ne s’agit pas de déprime, de coup de blues, simplement quelques morceaux qui ne sont pas encore bien recollés.
L’instant magique pour te parler…
Vois-tu, quand on garde dans sa tête autant de choses importantes à dire, si longtemps formulées, si longtemps réfléchies et travaillées, quand on soupèse tous les mots, toutes les phrases, tous les sens afin qu’il n’y ait pas d’ambiguïté, pas de malentendu, pas trop de questions sans réponse, quand on y met tout son cœur, toute son âme, le moment et le moyen choisis pour l’exprimer sont quelques fois très délicats à repérer. Je t’ai rencontré, je t’ai envoyé des messages maintes fois ou lancé un coup de fil, mais jamais je n’ai trouvé l’instant magique pour aborder mon (mes) sujet(s). Je ne souhaite pas que ma démarche te soit embarrassante, qu’elle te mette dans une position imposée, qu’elle puisse mettre notre amitié en péril ou peut-être pas davantage qu’à présent. Je ne souhaite pas t’importuner, je voudrais simplement te dire ou te redire tout ce qui se bouscule au-dedans, tout ce qui émerge et ne peut pas prendre réellement racine, tout ce qui devrait être espoir et qui ne se concrétise pas encore tout à fait de la manière dont je l’espérais, tout ce qui est à moi, en moi.
Nos conversations se sont souvent butées à un seul sujet, ces derniers temps, la maladie (et tout ce qui en découle : problèmes de médecins, d’assurances, de médicaments, de douleurs, etc.) et c’est vrai que je ne suis toujours pas très à l’aise quand ce thème est omniprésent. Je ne peux pas admettre que cela devienne la seule chose importante à propos de laquelle on converse toutes les deux. Je ne peux toujours pas en parler avec facilité, parce qu’il n’y a pas dialogue dans ces conditions-là souvent, il s’agit simplement de deux monologues de personnes qui ont besoin d’exprimer leurs douleurs… Le plus souvent je me tais et j’écoute, mais quelque chose bouillonne à l’intérieur, je n’arrive pas toujours à comprendre ce qui m’agite, mais c’est très fort, très éprouvant aussi.
Je crois que j’en suis à me demander ce que nous pourrons réellement retirer de positif de cette rengaine, de ces chapelets de bobos accumulés, de toutes nos rages devant la lenteur d’exécution des réparations que nous serions en droit d’attendre… quoi de neuf docteur ? J’en ai marre de voir qu’ils nous bouffent notre relation, qu’ils nous éloignent aussi beaucoup, qu’ils nous séparent. Je souhaite ne pas exister à tes yeux qu’à travers une ou plusieurs maladies.
(…/...)
Commentaires :
Abyssia |
Je vais lire les 6 autres parties avant de te répondre plus longuement... Mais celle-ci, déjà, me touche profondément... Bisous Abyssia |
à 13:33