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"La folie est de toujours se comporter de la même manière
et de s'attendre à un résultat différent."
Albert Einstein
De mon côté, je n’ai pas « perdu » ce besoin d’écriture, c’est encore et toujours pour moi, le seul exutoire lorsque je sens un trop plein d’émotions, de questions, d’angoisses ou de blessures. Il est vrai que je ne ressens pas le même besoin dans les périodes euphoriques, quand tout va bien j’essaie de vivre les choses intensément, au jour le jour, à la minute, sans prendre de recul, sans réfléchir plus à fond, en profitant du bien-être, des belles images, des sensations magnifiques, des souvenirs qui s’écrivent dans un coin de ma tête, en aimant intensément.
.../...
Je dépose essentiellement mon fardeau sur mon blog anonyme mais je ne peux attendre aucun commentaire qui m’apporte réconfort ou apaisement, compréhension ou aide quelconque ….
Ca ressemble plus à une poubelle, une déchetterie pour sujets encombrants.
Et puis, mais vraiment par
hasard, j’en parle également avec M. depuis plus d’une année bientôt. Ca
a commencé petit à petit par MSN, et, comme à mon habitude, je ne lâchais que
des débuts de phrases plutôt peu explicites, je tournais en rond, je disséquais
le sujet au maximum (j’ai tellement peur du jugement d’autrui, j’ai tellement
peur d’être mal comprise et pourtant je n’agis pas clairement pour l’être
complètement !). Je ne sais pas comment elle a compris, je ne sais pas
comment elle m’a compris. Mais elle a toujours eu des mots simples, des
réponses surprenantes, amicales oui, mais presque maternelles aussi. Et puis,
l’autre jour, j’ai eu l’impression qu’elle
m’attendait, qu’elle voulait me parler. Je l’ai écouté pendant 1 heure et demie
m’apprendre que son fils vient de tout lâcher, parce qu’il s’est découvert homosexuel et qu’il veut le
vivre au jour le jour.
C’est fou … c’est complètement fou ce qui se chamboule en moi dans ces moments-là. Je crois qu’on ne peut pas s’imaginer ce que l’ambiguïté peut provoquer comme séisme intérieur ! Tu as une grande maison, les alentours sont entretenus, tu as mis toutes tes économies pour la faire belle, confortable, accueillante, tu t’y sens bien, avec ton entourage proche, tu te prépares à vivre tes prochaines années dans la sérénité. Et puis, sans annonce préalable, la météo fait des siennes, un ouragan balaie tout sur son passage, aucune fondation, aucun arbre, aucune des heures que tu as passées à entretenir, à embellir, à améliorer n’est plus visible à présent, un tas de résidus posés en vrac et complètement désordonnés sur un parterre qui devait être herbeux, mais qui n’a plus de couleur bien définie. Telles sont les minutes qui suivent une telle conversation pour moi ! Tout est remis en cause. Tout semble à refaire, à reconstruire. C’est dur, très dur. C’est comme un appel de l’inconnu : tu as déjà 40 ans, et combien de temps encore à vivre avec cette ambiguïté seras-tu d’accord d’affronter ?
Paradoxalement, plus je le
regarde et plus je l’aime, plus il vieillit et plus j’ai envie de finir ma vie
avec lui, plus on passe de temps ensemble et plus on se sent bien, heureux.
Dans ses bras, je me sens en sécurité, il y a des mots qu’on n’a plus à se dire
pour s’entendre et prendre la bonne décision ensemble, il y a des disputes qui
n’ont plus de raison d’être puisque le consensus a fait place à l’orgueil, la
tempérance et l’écoute sont indispensables, et l’amour fait le reste.
.../...
Je me sens seule, oui, je sais que c’est complètement débile, mais c’est le cas. Mes projets d’avenir sont faussés par mes ambiguïtés, mes envies et besoin non assouvis, mes soucis professionnels et financiers sont trop imposants et mes angoisses trop souvent prennent le pas sur le besoin de croire en la chance et d’aller de l’avant.
Je suis fatiguée de cette solitude. Je ne dirais pas que je suis au bout du rouleau, non, mais fatiguée oui, et en attente d’un peu vraisemblable changement radical dans ma vie.
Des regrets ? … oui et non, mes choix de vie ont été enthousiasmants, m’ont apportés beaucoup d’énergie souvent, beaucoup de petits bonheurs, sans aucun doute. Mais je me lézarde, je ne sais plus prendre plaisir avec autant de simplicité et de ferveur qu’auparavant.
Et oui, je me pose trop souvent la question de savoir ce qu’aurait été ma vie si j’avais eu le courage d’affronter le dilemme de mon cœur et de ma tête. Je me suis toujours investie à fond sans prendre le temps de réfléchir avant aux conséquences réelles de mes choix. J’ai toujours voulu y croire et pensais sincèrement avoir toujours fais les bons choix, a contrario, je trouverais bien aussi les arguments qui feraient que ça deviennent quand même de bons choix à la fin. Toujours partie au quart de tour, toujours à 100 à l’heure, toujours à vouloir tout tout de suite ! Et j’en peux plus ! Ça m’a épuisée cette course effrénée vers je ne sais quelle reconnaissance, vers je ne sais quel lendemain glorieux. J’aspire à je ne sais quoi d’un peu plus serein.
.../...
Epuisée aussi d’en avoir tant
écrit, d’un jet, sans réflexion préalable.
Je m’arrête là.
Je t’aime (à ne plus savoir comment le décrire plus simplement qu'avec ces trois petits mots)