Les gens qui me connaissent disent de moi que je suis une battante, une femme qui sait ce qu’elle veut et qui est suffisamment têtue pour aller au bout des choses.

L’une de mes principales occupations est de répondre aux questions des personnes qui me côtoient et de tout faire pour les aider à trouver leur réponse, celles qu’ils attendent, celles qui les feront avancer.

Je suis de nature réaliste, structurée, organisée.

Aux yeux de mes proches, ma vie n’est qu’une suite ininterrompue de succès (études, profession, vie de couple, enfants, loisirs, passions).

J’aime rencontrer mes ami-e-s, parler de tout et de rien, écouter tout et rien, tout en ne comptabilisant jamais les minutes ou heures qui s’égrainent en leur compagnie. On me dit compatissante, empathique, philosophe. J’apprécie de savoir que ma présence peut réconforter, soulager, motiver.

Je suis officiellement femme, épouse et mère d’adolescentes. Rien ne peut, rien de doit changer, sous peine d’éclaboussures, de qu’en-dira-t-on inévitables, de jugements et ricanements, de blessures profondes et indélébiles.

Il m’arrive de m’acheter des habits dans des couleurs chaudes et l’on me dit que cela me va très bien, que ça met en valeur mes « courbes ».

Ceux qui me lisent ici découvrent sans doute quelqu’un qui a beaucoup de doutes, qui se cherche sans cesse et ne sait quel est le véritable chemin à suivre, son chemin de vie.

Ici je dépose mes questionnements, mes doutes, mes instants pénibles, mes égarements, mes souffrances.

Quand j’arrive dans cet endroit c’est que je me sens quelques fois comme happée par le vide, par une réalité qui avale mes espoirs ou qui me renvoie à inexorablement à mes désillusions.

Je crève d’envie de pouvoir trouver la personne à qui confier mon manque d’assurance sur ma propre identité sexuelle.

Je me rends compte que la société actuelle complètement obnubilée par les tabous, les comportements soient disant à risque, nous interdit de montrer trop d’émotions, nous empêche les démonstrations trop voyante d'affection, inhibe nos besoins de prendre l’autre dans les bras, de lui tenir la main simplement pour sentir le flux passer de l’un à l’autre, et j’en suis complètement frustrée.

Au plus profond de moi-même, je suis attirée pour les femmes, quelque chose en elles me fascine, me bouleverse, me fait vibrer intensément. A contrario, lorsque je me trouve en présence d’hommes, je me sens tout à fait à l’aise, comme s’ils étaient des alliés, comme si nous pouvions faire les 400 coups, et souvent même ma présence ne créé pas vraiment de quiproquo, j’ai la répartie facile, le verbe acerbe, le comportement un peu masculin.

J’aurais tant désiré être un homme (tout en sachant maintenant, avec mon expérience de vie, que rien n’est enviable dans la vie de l’autre, qu’elle soit masculine ou féminine).

Je ne peux me regarder dans un miroir que lorsque je sais que tout dans ma stature, habillement, coiffure, s’éloigne de tout ce qui fait qu’on peut dire qu’on est féminine. Je ne me maquille pas, n’ai pas les cheveux longs, n’aime pas les couleurs vives, ne supporte pas trop de coquetterie, n’ai jamais mis une robe ou une jupe, et choisit la plupart de mes vêtements dans les étals pour hommes.

Presque rien, juste à part
Et venir plus près
D'autres liens d'autres voix
Au moins essayer
L'étincelle qu'on reçoit
Au premier regard
L'étincelle vient de toi
S'envole au hasard
Et peut tout changer

Alors... Ose, (ose) ose (Oooose)
Redonne à ta vie
Sa vraie valeur

Ose, ose

Redonne à ce monde

Toutes ses couleurs.

Presque rien, un silence
Qu'il faut écouter
Un chemin, une chance
Qu'on peut partager
Pas de doute, pas de peur
Tu peux avancer
Fais ta route
Il est l'heure
Tu dois essayer
Tu dois tout changer

Tu peux tout changer