Douce rêverie
Il faisait beau, il faisait chaud.
La pièce, ou devrais-je dire la chambre, baignée de soleil, semblait accueillante, chaleureuse, mais ce n'est qu'une image trouble, aucun détail de mobilier ne me revient à l'esprit. Je vivais là l'espace de quelques jours de vacances estivales, semble-t-il.
D'autres personnes, sans aucune définition particulière sur leur âge, leur sexe, famille ou connaissances, inconnus ou amis, devaient m'y accompagner.
Je ne me souviens que d'elle, petite, douce, un sourire à faire frémir le plus dur des malabars, une manière de se déplacer tellement gracieuse qu'on aurait dit qu'elle marchait au-dessus du sol, des yeux bleus d'une profondeur et d'une intensité indescriptible, tel un ciel exempt de nuage annonçant une longue journée de bonheur.
Je ne pourrais dire son âge, ni le mien, mais cela devait se situer au cours de l'adolescence.
La regarder aller et venir, vaquer à ses occupations, faisait parcourir en moi un frisson de bien-être.
Avoir la chance de l'écouter, c'était comme sentir une musique douce s'élever et emplir tout l'espace dans lequel elle se trouvait.
Pouvoir ensuite lui parler semblait un moment inoubliable, un instant à ne pas gaspiller.
Toucher sa peau de soie devenait un privilège incroyable et mes mains semblaient garder pour l'éternité la sensation, une sensation indélébile de douceur.
Tout dans son attitude envers moi me montrait qu'elle n'était pas indifférente à ma présence.
Cette douce amitié semblait se transformer en douce idylle, que rien ne semblait venir troubler.
J'allais enfin poser mes lèvres sur les siennes, en fermant doucement les yeux pour en ressentir plus intensément l'effet ennivrant, ...
mais c'est le moment précis que mon réveil a choisi pour sonner. Oooh ... frustration ...