Comme la plupart des personnes, j'ai deux facettes, l'une extérieure et l'autre intérieure.

Extérieurement, je suis socialement engagée dans la vie associative. J'ai un métier passionnant, dans lequel je me donne à fond. Je n'ai pas de souci à prendre la parole en public, d'autant plus s'il s'agit de défendre mes convictions profondes. Je peux même paraître assez inébranlable et jamais à court d'arguments. Les gens disent de moi que je suis bout-en-train en société et que je ne manque pas une occasion pour détendre une atmosphère qui commencerait à s'envenimer ou à devenir ennuyeuse.

Intérieurement, je suis complexée par une enveloppe qui ne me correspond pas, je me sais malade et ai de la peine à l'admettre, j'ai des moments de solitude profonde, de mélancolie... Je suis angoissée, submergée par les doutes sur ma vie personnelle, professionnelle... Je ne gère pas mes émotions... Je ne me sens pas toujours à ma place... Je me culpabilise beaucoup trop, ce doit être là mon plus gros défaut. Et puis tout le reste.

Ce joueb, c'est donc l'exutoire... le sas de décompression... l'endroit où je balance tout ce qui me fait mal, tout ce qui est le plus noir en moi.

Ce joueb, c'est le paravent derrière lequel je peux lâcher du lest, poser mes inquiétudes, dépeindre mes côtés sombres, relâcher la pression avant de passer de l'autre côté.