Si je devais commencer à t'expliquer les choses, je te dirais d'abord que rien n'est plus douloureux que le mépris. Mais... il y a tant de souffrances différentes, tant de maux sans mots, tant de malades et si peu de guérisseurs...

Une chose est certaine, rien est écrit là, sur ton front, sur mon front. Rien ne permet de deviner ce qui te préoccupe, ce qui me ronge. Rien, à part, ce que tu-je veux bien en dire, ce que tu-je peux partager, jusqu'où tu-je accepte(s) que l'on compatisse...

Il y a toujours un plus malheureux que toi, moi... et pourtant, ça fait mal en soi.

Il y a toujours une maladie plus incidieuse à laquelle tu-je échappes... et pourtant, ça fait mal en soi.

Mal-à-dire que je suis jeune et que je ne mérite pas ça.

Mal-à-dire que ce puisse être incurable, donc à supporter longuement, jusqu'à la fin.

Mal-à-dire que la souffrance est légitime et différente pour tous les êtres de la planètes, donc si difficile à expliquer, à faire comprendre...

Mal-à-dire que la maladie est une automutilation : mais qu'est-ce qui me pousse à me faire du mal ainsi ?